De précieux petits livres (suite)
Les éditions Taschen poursuivent la publication des ouvrages de leur
Petite Collection Art dont nous avons déjà présenté quelques titres dans
L’Express du 20 octobre dernier.
Les amateurs, les bibliothèques publiques, scolaires ou académiques
vont pouvoir enrichir leur collection avec de nouveaux titres parus en
2015.
Rappelons que ces petits livres sont à la fois très intéressants et très
pratiques. En quelques pages — ils ont tous 96 pages et un format
identique — ils présentent un artiste connu ou méconnu par des textes
biographiques et explicatifs de son art, avec de très nombreuses
illustrations en couleur et des photographies. Voici quelques nouveaux
titres.
Edward Hopper (1882-1967)
«Bien qu’Edward Hopper soit souvent considéré comme la parfaite
incarnation de l’artiste américain, son œuvre transcende les limites
géographiques par ses sujets poétiques sur la condition humaine.» C’est
par cette citation d’Adam D. Weinberg que s’ouvrait notre article
consacré à Hopper dans L’Express du 14 septembre 2010, «Edward Hopper, le peintre de la lumière».
Avec cet ouvrage, le lecteur pourra rafraîchir ses souvenirs et
constater la justesse des propos de l’auteur cité, en admirant plusieurs
de ses toiles.
Vassili Kandinsky (1866-1944)
Dans L’Express du 19 février 2013
paraissait notre article «Kandinsky: le fondateur de l’art abstrait».
Voici l’occasion de s’en rendre compte avec les très nombreuses
reproductions qui agrémentent les textes explicatifs de ce surprenant
ouvrage. Il faut voir ces figurations incroyables.
Paul Klee (1879-1940)
Avec des reproductions en couleur, bien entendu, qui illustrent
pratiquement chacune des 96 pages du livre, il est vraiment possible de
se rendre compte de «l’harmonie des couleurs» de ce grand maître de cet
art (L’Express du 4 février 2014).
Célèbre et pourtant peu connu dans notre monde artistique, c’est
l’occasion de faire connaissance avec Paul Klee, ce «musicien de la
couleur», que nous offre ce superbe livre d’art abondamment illustré.
René Magritte (1898-1967)
Avec René Magritte, «La pensée devient vivante», comme le sous-titre Marcel Paquet, auteur de cet ouvrage.
Le 22 mars 2011
nous avion qualifié Magritte de «champion belge du surréalisme
pictural». Et champion il l’est bien. Magritte avait découvert un
tableau de Giorgio De Chirico (1888-1978), le maître italien de l’art
métaphysique, qui avait été pour lui une révélation.
Il lui a fait comprendre que la question n’est pas de savoir comment
peindre, mais de «savoir ce qu’il faut peindre, le savoir pour que le
mystère soit en question».
Ce qui compte donc, c’est l’idée et non l’esthétique. «Chirico est le
premier peintre qui ait pensé à faire parler la peinture d’autres choses
que de peinture.» Et voilà Magritte lancé dans ce mouvement que l’on
appellera surréaliste.
Le lecteur va en découvrir les résultats, avec des œuvres moins connues
que la pipe qui n’en est pas une de la couverture. Une profusion de
distractions insolites.
Mark Rothko (1903-1970)
Rothko n’est pas le plus connu des peintres modernes. Michel Butor a pourtant retenu son nom (L’Express du 1er décembre 2015).
Né en 1903 dans une région de Russie devenue depuis la Lettonie, c’est
in peintre étatsunien classé comme expressionniste, ce qu’il refusait
d’être.
Au vu de ses tableaux représentés dans le petit livre des éditions
Taschen, on le dirait plutôt un coloriste, jouant avec les associations
de couleurs. Pour l’auteur du livre, ses «tableaux sont comme des
drames». En parcourant les différents chapitres de l’ouvrage et en
regardant les nombreux tableaux représentés, le lecteur se fera sa
propre idée tout en découvrant, sans doute, cet artiste
d’outre-frontière.
Joseph Mallord William Turner (1775-1851)
Retenu par Michel Butor, dans son histoire de l’art, pour son tableau
Pluie, vapeur, vitesse (1844), il représente pour l’auteur, l’historien
d’art Michael Bockemühl, «Le monde de la lumière et des couleurs».
Et c’est bien ce qui ressort des tableaux de ce peintre britannique reproduits dans l’ouvrage. François Bergeron (L’Express, 3 novembre 2015) a présenté son exposition à l’AGO de Toronto comme le «peintre du soleil et de la mer».
Et il ajoutait: «Paysagiste, Turner a beaucoup voyagé, notamment en
Suisse et en Italie, dont il a peint une foule de scènes lumineuses,
comme toute son œuvre. Il avait d’ailleurs la dangereuse habitude de
peindre face au soleil plutôt que de lui tourner le dos et de le laisser
éclairer son sujet.»
Michael Bockemühl offre presque à chaque page ces paysages baignés dans
une étrange lumière faite de reflets du soleil sur les nuages ou sur des
mers presque irréels, ce qui donne aux œuvres de Turner un caractère
spécifique que l’on reconnaît à distance.
Découverte ou synthèse
Tous ces ouvrages reliés, avec une jaquette illustrant des œuvres de
l’artiste ou sa photographie en quatrième de couverture, permettent de
découvrir un artiste peu connu ou de disposer d’un synthé bien illustré
d’un peintre dont le nom est connu, mais qui se rappelle à nous d’une
manière rapide, pratique et à un prix modique, compte tenu de la qualité
de ces ouvrages.
«L’art évoque le mystère sans lequel le monde n’existerait pas.» (Magritte)
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